Le panaris : une infection aiguë d’un doigt
LE PANARIS
Définition :
Un panaris est une infection aigue du tissu cutané et sous cutané d’un doigt. Il est souvent situé au niveau de la pulpe et notamment au niveau du rebord unguéal, on parle alors de « tourniole ».
Cause :
L’infection est souvent due à une inoculation directe par plaie, piqûre, morsure ou comme dans la plupart des cas par des soins de manucure. Les terrains immunodéprimés favorisent le développement d’infections, ainsi que la diabète. Le germe est le plus souvent un staphylocoque.
Clinique :
Le panaris évolue rapidement en plusieurs stades. Une rougeur apparaît, le doigt est inflammatoire et la douleur épisodique, nous sommes au stade d’invasion. Puis une collection purulente apparaît, le panaris est « mur », la douleur est pulsatile et insomniante. Parfois il peut exister des signes généraux : lymphangite et fièvre.
Examens :
Une radio est parfois utile. Dans certaines formes chroniques, elle permet d’éliminer une infection osseuse (ostéite) ou articulaire (arthrite). On peut également déceler la présence de corps étrangers.
Traitement :
Au stade d’invasion, des pansements d’antiseptique permettent parfois la régression des signes.
Au stade de collection le traitement est chirurgical, il faut consulter en milieu spécialisé rapidement. Le traitement consiste à évacuer le pus et réaliser une excision, c’est-à-dire enlever tous les tissus infectés. Le doigt est laissé en cicatrisation ce qui prend en général une dizaine de jour.
Les antibiotiques, sauf exception, ne sont pas nécessaires et parfois néfastes car ils masquent les signes de l’infection.
LE PHLEGMON DES GAINES DES FLECHISSEURS
Définition :
Un phlegmon est une infection soit des tissus de la main (phlegmon celluleux) soit de la gaine des tendons fléchisseurs, ces derniers sont les plus graves, ce sont eux qui seront évoqués ici. L’infection se propage dans le liquide qui entoure et nourrit le tendon.
Causes :
Comme pour le panaris, l’inoculation directe est la première cause souvent au niveau d’un pli de flexion mais celle-ci peut aussi être indirecte par propagation à partir d’une infection voisine comme un panaris non traité. Les germes sont les mêmes et le terrain est semblable.
Clinique : Le phlegmon évolue en plusieurs phases, de gravité croissante.
- Stade 1 : la gaine est remplie d’un liquide abondant et trouble
- Stade 2 : la gaine est remplie de pus
- Stade 3 : le tendon est atteint et en partie nécrosé.
Le diagnostic doit être rapide. Par rapport à un panaris la douleur et l’oedème sont diffus à l’ensemble du doigt. Il existe une douleur nette à la pression du cul de sac de la gaine, pour des raisons anatomiques au poignet pour le pouce et l’auriculaire et à la paume pour les autres doigts. La mise en extension du doigt est douloureuse et plus l’infection est évolué, plus l’extension est impossible (doigt en crochet).
Examen : comme pour le panaris, une radio est parfois utile.
Traitement :
Dès le diagnostic porté le traitement est chirurgical
- Stade 1 : la porte d’entrée est excisée, le cul de sac est abordé et la gaine est vidée et lavée
- Stade 2 : la totalité du doigt est abordée et la gaine lavée le tendon nettoyé
- Stade 3 : les tissus infectés sont excisés en totalité
Plus le stade est avancé moins les résultats sont bons avec comme risque principal une fois l’infection guérie, la raideur.