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L’épicondylite

Définition

epicondylite1L’épicondylite est une tendinite c’est à dire une inflammation chronique des muscles épicondyliens. Les épicondyliens sont les muscles qui s’insèrent sur l’épicondyle c’est à dire une saillie osseuse à la partie externe du coude. Ces muscles sont surmenés dans les mouvements répétitifs de redressement (extension) du poignet et des doigts et lors des mouvements pour amener la paume vers le haut (supination). Les joueurs de tennis sont amenés à faire fréquemment ces gestes notamment lors du revers d’ou le fameux « tennis elbow », mais cette pathologie touche bien sur nombre important de patients. L’épicondylite est une des tendinite les plus fréquentes de l’organisme.

Symptômes

L’interrogatoire retrouve la notion de mouvements répétés et d’efforts inhabituels. le signe essentiel est la douleur. Il s’agit d’une douleur à la fois à la pression de l’épicondyle et lors de certains mouvements,on peut parler d’épicondylalgies.

La douleur à la pression est nette sur l’épicondyle et légèrement en bas et en avant, elle irradie souvent vers la partie externe de l’avant bras. Certains mouvements déclenchent la douleur : l’extension contrariée du poignet, l’extension contrariée de l’index et du majeur et la supination contrariée. Dans de très rares cas (moins de 5% des épicondylites), le patient se plaint également de fourmillements, il existe alors une compression du nerf radial qui passe dans cette région.

Examens

epicondylite2Une radiographie est faite systématiquement à la recherche de petites calcifications au seins des épicondyliens. Ces images sont rares mais leur présence confirme le diagnostic.

Lorsqu’il existe un doute une IRM est faite, cet examen permet de confirmer un inflammation des muscles en montrant une zone blanche au milieu de muscles d’aspect foncé (hypersignal T2).

D’autres examens sont parfois utiles lorsque l’examen clinique est atypique : un arthroscanner lorsqu’il existe des signes articulaires et un electromyogramme lorsque l’on suspecte une compression nerveuse.

Traitements

epicondylite3Le premier traitement est avant tout préventif : éviter les mouvements répétitifs au long court notamment au travail, changer de position ou de mouvements des l’apparition des premières douleurs notamment dans la pratique du sport et bien sur s’échauffer avant le sport.

Lorsque la tendinite est installée, la mise au repos est indispensable en général pour 3 semaines. Les antalgiques et médicaments antiinflammatoires sont efficaces.
En cas d’échec, une prise en charge de physiothérapie chez le kinésithérapeute est instaurée avec utilisation d’ultra sons et massages.

Toujours en cas d’échec, une infiltration de cortisone est faite au niveau de l’épicondyle, il faut éviter de faire plus de 2 ou 3 injections pour ne pas fragiliser les tendons.
Parfois une immobilisation de 3 semaines est utile.

La chirurgie est rarement indiquée et discutée après 3 à 6 mois de traitement médical. L’intervention se fait sous anesthésie loco régionale en chirurgie ambulatoire. Par une courte incision de 2 à 3 cm, le geste consiste à désinserer les épicondyliens qui « descendent » de 1cm pour se refixer dans cette nouvelle position, le but étant de diminuer ainsi la tension musculaire. L’intervention est suivie d’une immobilisation de 3 semaines puis de rééducation. La reprise des efforts est tardive souvent à 2 mois.

Complications

Les risques de cette intervention sont rares mais il n’existe pas de chirurgie sans complications :

  • La récidive des douleurs surtout si la cause n’a pas disparue
  • l’infection post opératoire se maîtrise assez aisément lorsque le diagnostic est précoce.

L’algodystrophie correspond à une main gonflée, douloureuse avec transpiration, puis raideur. Cette évolution est rare mais préoccupante (douleurs résiduelles, raideur). Elle peut s’étendre sur plusieurs mois.


information Fiche établie avec l’aide de la Société Française de Chirurgie de la Main